Le défi proposé ce soir au Bayern, au Camp Nou de Barcelone, est double : contenir un collectif et maîtriser chacune de ses superstars. Impossible ? (Photo Reuters)
5-0 à l'aller à l'extérieur, 7-1 à domicile au retour : contre le Sporting, au tour précédent, le Bayern a offert à ses fans un succès majuscule dont personne, sinon au Portugal, ne s'est soucié. Pas sûr que le Barça, bien que lui aussi reçoive en premier ce soir, accepte la même correction. Ce qui est plus qu'un euphémisme.
Le Bayern, d'ailleurs, est conscient de l'immensité de sa tâche. Trop, peut-être, pour qu'on le croit vraiment quand il la joue profil bas. Bien sûr, les Bavarois ne se présentent pas sous leurs meilleurs atours. Deux de leurs principaux défenseurs centraux, Lucio et Van Buyten, manqueront notamment à l'appel ce soir. Et le week-end dernier, le champion d'Allemagne en titre a complètement perdu pied en seconde période à Wolfsburg pour une «fessée» administrée par le nouveau leader de la Bundesliga (1-5).
«Kaiser Franz» mascotte
De là à annoncer une déroute face aux superstars catalanes, il y a un pas. Le Bayern a l'habitude de se cacher lors du match précédant un sommet de Coupe d'Europe, même lorsqu'il annonce le contraire. «Avoir été indignes de notre réputation samedi ne signifie pas que nous ne pourrons pas jouer différemment mercredi (ce soir)», a asséné hier le manager général Uli Hoeness. Dans ce contexte, la correction reçue en Basse-Saxe revêt une importance ridicule. En première période (1-1 à la mi-temps), le Bayern s'est prouvé qu'il pouvait maîtriser son égal au classement. Puis il est passé à autre chose, consciemment ou non. C'est humain : un match face au Barça au Camp Nou fait rêver tout le monde.
«C'est l'un des plus beaux stades, avec une atmosphère excellente, juge Philipp Lahm. On se réjouit de ces matches-là. C'est pour eux qu'on pratique le football.» Pour gagner, aussi ? «La défaite de samedi doit favoriser une réaction de notre part», explique Karl-Heinz Rummenigge. «Pour l'instant, nous sommes en course sur les deux tableaux», chuinte avec malice Franz Beckenbauer, l'homme qui a l'art de mettre la pression sans en avoir l'air. Le «Kaiser», justement, ne s'était plus déplacé avec le contingent bavarois à l'extérieur depuis des années. Il l'a fait pour ce match. Alors... «Kaiser Franz» en mascotte et «Kaiser Franck» en messie ?
Les équipes probables :
FC Barcelone : Valdes - Daniel Alves, Marquez, Pique, Puyol (cap.) -
Xavi, Touré, Iniesta - Messi, Eto'o, Henry.
Entr. : J. Guardiola.
FC Bayern : Rensing - Oddo, Breno, Demichelis, Lahm - Schweinsteiger, Van Bommel (cap.), Zé Roberto, Ribéry - Toni, Podolski.
Entr. : J. Klinsmann.