C1 – Henry-Ribéry, les faux frères

Publié le : 04 février 20196 mins de lecture

Le choc franco-français au coeur de l’affiche opposant ce soir le Barça au Bayern fait déjà saliver l’Europe du foot.

Le stratège du Bayern a célébré, hier, son 26e anniversaire. Déjà sauveur de Domenech en sélection, il pourrait bien, ce soir, sur la somptueuse pelouse du Camp Nou, offrir du répit à son coach en Bavière, Klinsmann, conscient de posséder un joyau en la personne de son Français. «Messi est un joueur exceptionnel mais nous, nous avons Ribéry, un autre génie du football», a-t-il témoigné.

Guardiola, à la tête du Barça, a aussi identifié l’homme à suivre : «Franck joue de manière très verticale, très directe, il est difficile à marquer.» «On peut dire que Ribéry est le Messi du Bayern. Même quand il n’y a pas d’espace, il est capable de faire des choses.» Compliment signé Henry. Il connaît son adversaire sur le bout des crampons même si, curieusement, ils ne sont jamais affrontés en compétition officielle.

Le duel entre les patrons des Bleus, unis contre la Lituanie, est un gage de spectacle. Aux points, Henry mène largement, avec 50 buts en 105 matches de C1, 4e total de l’histoire. Un gouffre face aux 3 réalisations en 6 maigres matches pour Ribéry, jusque-là néophyte dans l’épreuve. Mais «Francky» apprend vite. Très vite.

Arnaud Ramsay
aramsay@asport.fr

Henry-Ribéry, duel de Bleus sur le toit de l’Europe

Trajectoire

Auteur de douze buts en Liga et trois en C1, Henry réalise une saison remarquable au Barça, où il s’est enfin imposé. Le grand échalas est un pur produit de la formation à la française. Natif des Ulis, où il a commencé à taper dans le ballon avant de grandir à Palaiseau et Viry-Châtillon, il est passé par l’INF Clairefontaine, l’usine à champions. Une trajectoire rectiligne, qui l’a mené de Monaco à Turin, d’Arsenal (dont il a marqué l’histoire) à Barcelone, aujourd’hui. Le parcours de Ribéry est nettement plus heurté. Avec, par exemple, son renvoi du centre de formation de Lille pour mauvais résultats scolaires. Son séjour à Alès en 2002 est également épique, le club étant en faillite. Jean Fernandez le remarque au Stade Brestois et l’attire au FC Metz. Le début d’une ascension prodigieuse, avec des passages courts mais intenses à Galatasaray et Marseille.

Attitude

Capable de jeter un seau d’eau avec son complice Daniel Van Buyten sur le grand Olivier Kahn du toit du centre d’entraînement, de couper le bout de chaussettes de ses partenaires ou de leur mettre du dentifrice dans les poignées des portes, voire encore de glisser de la moutarde dans le café du plumitif qui l’interroger, sans oublier la fois où il a tenté de conduire le bus de Munich, tentative qui s’est achevée par deux panneaux d’affichage endommagés et un plot en béton renversé ! Ce côté boute-en-train qu’il adopte sur le terrain où sa joie de jouer transpire fait l’unanimité. Henry accomplit lui aussi des gestes de classe mondiale mais son côté nonchalant, peu expansif sur ses buts et trop sérieux peut agacer.

Marketing

Il est l’un des rares sportifs à avoir eu l’honneur de grimper sur scène lors du concert des Enfoirés. Signe de sa popularité et de sa nouvelle valeur marchande, lui qui a quitté l’OM pour le Bayern en juillet 2007 pour 26 millions d’euros (ME). Son salaire brut mensuel y est de 540 000 euros, avec 400 000 de primes liées aux résultats. Il pèse, selon L’Equipe Magazine, 8,3 ME. Car il convient de lui ajouter un contrat juteux avec Nike, tout juste prolongé. Mais, en la matière, il reste loin de Titi Henry, large leader du classement de l’hebdomadaire, avec 17,7 ME. Grâce à un salaire maous (7,5 ME net par an) et des partenaires en pagaille. L’aura du gendre idéal est planétaire. La preuve : il figure dans la campagne mondiale de Gillette, avec le golfeur Tiger Woods et le tennisman Roger Federer. Une publicité visible dans 150 pays, même si élue «pire publicité de l’année» par le magazine britannique Campaign. Selon sa rédactrice en chef, «elle représente un but contre son camp, une double faute et un bunker réunis !»

Avenir

A 26 ans, Ribéry pourrait bien connaître son 8e club la saison prochaine. Déjà. Si Klinsmann assure qu’il ira au bout de son contrat («il restera, c’est une décision que nous avons prise, il doit considérer les spéculations sur son avenir comme un compliment») et que ses dirigeants le déclarent «intransférable», son numéro 7 a la bougeotte.

Et, à coups de déclarations savemment distillées, a posé des jalons pour s’échapper une nouvelle fois. Destination probable : l’Espagne. Le Real Madrid et surtout Barcelone le courtisent, même si Chelsea, Manchester United, l’AC Milan et la Juventus ne sont pas insensibles. Deux clubs en adéquation avec son souhait de brandir la Ligue des champions et le Ballon d’Or France Football, ce qu’il estime peu probable en Allemagne. S’il file au Barça, retrouvera-t-il son ami Henry ? Probablement. Sous contrat jusqu’en 2011, il n’a aucune raison de changer d’air. Apprécié de Guardiola et enfin par l’exigeant public du Camp Nou, Henry sera encore un Blaugrana l’an prochain.

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